lundi 9 juin 2014

Voyage au Japon, mars-avril 2011, Introduction

En Avril 2011 j'ai effectué mon premier voyage au Japon.
Deux semaines avant de partir il y a eu la triple catastrophe du Tremblement de terre magnitude 9,2, le plus fort jamais enregistré depuis que les instruments de mesure existent, suivi du tsunami sur Sendai et sa région côtière, et enfin la catastrophe de la centrale de Fukushima.
Aujourd'hui encore il est impoli d'aborder le sujet avec un Japonais si vous êtes étranger. Vous devez attendre que la personne l'aborde avec vous tellement ce fut un traumatisme.

Bien sur la question s'est posée, "je vais au Japon, ou j'annule ?"

J'attendais ce voyage depuis longtemps, mais les risques étaient bien présents, avec des informations contradictoires sur le plan de la sécurité nucléaire, et des médias dépassés par les événements.
Pour anecdote, je me rappelle l'envoyé spécial de France2 déplacé de Tokyo à Osaka, soit environ 500 km, réveillé en pleine nuit dans des rues désertes, pour expliquer qu'il ne sait pas grand chose de plus que ce que les médias disaient, parce que pas au bon endroit...

Donc dans ce genre de cas, on se fait sa propre opinion et  on assume une décision.
Personnellement j'ai fait joué la communauté Japonaise couchsurfing de Tokyo et Kyoto, ainsi que les ressortissants étranger sur place pour avoir des réponses. Et j'ai posé une question simple, est ce déplacé et inconvenant de venir dans un pays frappée d'une telle catastrophe en tant que touriste ?
Est ce que je ne risquais pas d'être taxé de voyeur ?

Des Japonais(es) m'ont répondue que, un, ça leur ferait du bien de voir des gens arriver et non pas fuir. Et que deux, quitte à venir au Japon, autant faire utile en faisant fonctionner l'économie locale et aller à l'hôtel, plutôt que faire du couchsurfing.

Donc j'ai pris ma décision, j'ai été au Japon, et je n'ai pas regretté.


collégiennes à Kyoto

comme j'ai voulu faire utile et que je suis en contact avec des familles dans le cadre de mon travail, j'ai fait une collecte de vêtements que j'ai emmené avec moi dans un gros sac.
Contact avait été pris avec Jade, couchsurfeuse de Tokyo qui se rendait utile auprès de sans abri, suite à la catastrophe.

Arrivé à Tokyo j'avais prévus de filer sur Shinjuku, pour lui remettre le sac de vêtements, puis prendre un bus de nuit pour Kyoto. Ce qui fut fait.
Bon je ne vous cacherais pas que les 24 premières heures au Japon c'est la panique totale.
Changements de langue, de façon d'écrire, d'habitudes culturelles, de comportements, le dépaysement est total.

Personnellement je me suis pris une grosse claque.
Je suis tombé raide dingue amoureux du Japon.
C'est là bas que j'ai enfin compris ou était ma place, c'est là bas que je me suis sentis bien depuis très longtemps, c'est là bas que je me sens chez moi.


Femmes en yukata (kimono léger) du dimanche, Kyoto


Certes j'y étais comme touriste, et je connais le vieux débat à propos du prétendue "racisme" des Japonais.
Je n'en ai cure...
Les Japonais se sont volontairement isolés du monde pendant la grande majorité de leur histoire. Associé à une mentalité insulaire cela explique pas mal leur comportement.
Leurs notions de "Honne / Tatemae", respectivement : Honne, le désir et les opinions personnelles, et Tatemae, la façon de se comporter en public, l'obligation sociale, aide à comprendre la mentalité Japonaise.
Ces deux notions associées explique pourquoi, nous voyons les Japonais hypocrite en Europe, et pourquoi les Japonais(es) se plient à la notion de groupe et se respectent.
 En France la franchise est vu comme une qualité, mais au Japon on ne parle pas de ses sentiments personnels. La sphère privée est beaucoup plus importante, c'est le Honne. De même chaque Japonais(e), aura à coeur le matin en se levant de tout faire pour avoir l'harmonie autour de soi, et y contribuer, c'est le Tatemae.

La suite au prochain épisode...


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